Le small talk

Cet article permettra de comprendre à quoi sert le small talk et comment l’utiliser au quotidien.

 

 

Contexte

Le « small talk » fait référence à une conversation légère et informelle que l’on utilise pour entrer en communication avec quelqu’un.

Beaucoup de personnes se sentent gênées par le silence. Mais beaucoup de personnes se sentent également gênée de parler sur le mode du small talk car l’intérêt de la conversation est souvent minimal voire absent.

Néanmoins, le small talk permet aux personnes présentes de se mettre à l’aise durant les quelques minutes où elles entrent en contact et apprennent à se connaître. Le small talk permet de détendre l’atmosphère en échangeant quelques mots sur des sujets qui n’ont pas une grande importance.

En quoi cela pourrait-il me concerner?

Beaucoup de personnes dites « neurotypiques » se sentent gênées d’être en présence silencieuse avec quelqu’un. Pour combler ce silence et se mettre à l’aise, une habitude courante est de parler en mode « small talk ».

Le small talk est un exercice social compliqué pour la plupart des personnes.

Pour les personnes sur le spectre de l’autisme, le sens du small talk est souvent difficile à comprendre. Le small talk est aussi la plupart du temps une conversation qui semble compliquée. En effet, le small talk consiste en une conversation sans objectif réel autre que celui d’être en communication.

De cette communication ne découle en principe aucune décision importante.

Par contre, le small talk devrait permettre de trouver un point commun avec votre interlocuteur. Ce point commun peut être un facilitateur pour vos prochaines conversations avec cette même personne ou pour faire le lien conversationnel avec une autre personne.

Il peut donc se révéler utile pour engager des liens sociaux.

Quelle est la prochaine étape?

Réfléchissez si vous savez identifier lorsque quelqu’un fait du small talk.

Conseils pratiques

 

Small talk

Pour pouvoir discuter sur le mode du small talk, il est utile de comprendre que le small talk a une certaine utilité:

  • Le small talk permet de briser le silence qui rend certaines personnes mal à l’aise
  • Il permet d’entrer en conversation avec quelqu’un, même lorsqu’on se connaît mal, ou pas du tout. Donc, il permet de faire de nouvelles connaissances.
  • Il permet d’apporter à une rencontre un peu de légèreté basée sur des faits qui n’ont d’enjeux pour personne.
  • Parfois, grâce au small talk, on peut apprendre des informations sur des sujets que l’on connaît mal.
  • On peut trouver des points communs avec des personnes que l’on connaît mal grâce au small talk.

 

Stratégies pour démarrer une conversation :

  • Avoir une routine préétablie peut permettre de vous détendre face à une conversation en small talk qui s’annonce. Par exemple, si la personne arrive sur ma droite, je parle des news, si la personne arrive sur ma gauche, je parle de la météo.
  • Prenez un peu de temps pour lire les journaux. Les journaux gratuits comme Watson ou 20Minutes sont particulièrement pratiques pour trouver des faits-divers drôles à partager.
  • Préparez deux ou trois thèmes en « réserve » pour être prêt dans le cas où vous serez amenés à faire quelques minutes de small talk.

 

Stratégies pour poursuivre une conversation :

  • Posez des questions ouvertes (donc, dont la réponse est autre que oui ou non). Les questions ouvertes génèrent une conversation intéressante et dynamique et encouragent votre interlocuteur à s’ouvrir. Par exemple, on préfère dire « comment tu fonctionnes pour préparer tes cours ? » que « as-tu déjà téléchargé la présentation ? » (oui/non).
  • Rebondissez à ce que dit votre interlocuteur d’une façon intéressée (« wow, je ne connaissais pas, comment tu as appris ça ? »).
  • Posez des questions sur votre interlocuteur. Par exemple, si votre interlocuteur dit qu’il revient de son entrainement de tennis, vous pouvez lui répondre « Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire du tennis à la base? »  « À quelle fréquence as-tu des matchs ?».
  • Faites un lien avec vous-même, par exemple : « Moi je n’ai jamais fait de tennis mais je ne suis pas très doué pour les sports de balles » ou « J’ai fait du tennis une fois il y a longtemps, je voudrais bien réessayer ».
  • Pratiquez l’écoute active en montrant à votre interlocuteur que sa conversation vous intéresse, par exemple en acquiesçant de temps à autre avec la tête, en souriant, en demandant des détails.
  • Parlez de l’intérêt de votre interlocuteur. Par exemple, si votre interlocuteur aime l’art, demandez-lui quels sont les musées qu’il a visités et qu’il aimerait visiter, ses expositions préférées, les artistes qu’il apprécie, s’il a des recommandations de galeries, le genre d’art qu’il préfère, comment son intérêt s’est développé, etc.

 

Techniques de conversation

  • Technique de navigation rétroactive : Le small talk n’est pas un interview ni un interrogatoire. La discussion doit naviguer entre vos questions, les réponses de votre interlocuteur, ses questions et vos réponses et réactions. Cette technique permettra à votre interlocuteur de se mettre à l’aise.
  • Technique du « compliment + supposition » (« tu es très drôle, je parie que tu fais du théâtre »). Cette technique permettra à votre interlocuteur de se sentir valorisé.
  • Technique du « jeu des devinettes (« tu viens d’où ? Laisse-moi deviner, tu viens du Valais »). Cette technique permet à une conversation ennuyeuse de prendre une tournure un peu plus ludique.
  • Technique de la conversation déjà en cours (« nous étions en train de débattre sur le meilleur chocolat entre le Cailler aux noisettes et l’Ovomaltine, et toi, dans quelle équipe tu es ? »). Cette technique permet d’inclure une personne supplémentaire dans la conversation.
  • Technique de la demande de conseil (« Toi qui connais bien l’Amérique du Sud, tu aurais un conseil à me donner sur le premier pays à visiter avec ma maman l’été prochain ? »)
  • Mélangez les techniques : faites parler votre interlocuteur d’un sujet qui l’intéresse, faites le lien avec vous-même ou une information que vous avez entendue à propos de ce sujet récemment, relancez une question à votre interlocuteur.

 

Comment trouver un sujet de conversation

  • Pour faciliter le small talk, il faudra trouver un sujet de conversation sans danger qui vous intéressera tous les deux: vous et votre partenaire de communication.
  • En Suisse, le journal 20 minutes ou le journal Watson, ainsi que toute actualité locale ou internationale permet de lancer une conversation simple (« as-tu entendu parler des piétons sur l’autoroute hier soir ? Apparemment cela a paralysé tout le trafic pendant plus de deux heures »).

 

Les thème fréquents de small talk :

  • La culture (spectacles, films, pièces de théâtre, exposition que vous avez vus) : « Tout le monde parle du dernier James Bond, tu l’as vu toi ? Qu’en as-tu pensé ? » « Je n’ai pas vu le dernier James Bond mais j’ai lu une critique qui disait que…. »
  • Netflix ou les livres : « As-tu regardé une série cool sur Netflix récemment ? » « Je viens de terminer mon livre sur xxx, tu aurais un bon livre à me conseiller qui t’a particulièrement plu ?»
  • Nourriture, restaurants ou cuisine : « J’ai entendu que le nouveau restaurant sur Pérolles était génial, tu l’as déjà essayé ? » « Quel food truck me recommandes-tu ? » « J’ai testé le libanais l’autre jour, j’ai adoré, est-ce que tu sais s’ils sont là aussi le mercredi ?  « Je dois amener un dessert chez ma tante dimanche, tu aurais une idée de quoi faire pour 10 personnes dont une végétalienne ? »
  • Les passe-temps de votre interlocuteur : « As-tu des plans pour ce week-end ? »
  • Les intérêts et responsabilités professionnelles de votre interlocuteur : « as-tu toujours su que tu voudrais devenir informaticien ? » « Comment tu as compris que c’était ça ta carrière ? » « Est-ce que tu travailles à côté des études ? »
  • Les études : « à quoi ça ressemble chez toi, une journée typique de préparation aux examens ? » « Si tu devais voter pour le meilleur cours de ton cursus, ce serait lequel ? Pourquoi ? »
  • Le sport : « J’ai suivi le match de Gottéron hier, c’était serré ! » « J’ai vu que les prochains jeux olympiques seraient peut-être sans spectateurs à cause de la pandémie, tu as lu ça aussi ? »
  • La météo : « J’ai décidé de venir en voiture car ils annonçaient de la pluie et résultat, je paie le parking pour rien car il fait grand beau ! »
  • Les vacances, les futurs voyages : « Tu pars en vacances cet été ? » « Tu as prévu de rentrer au Tessin pour Noël ? »
  • Le lieu où vous êtes : « Avais-tu déjà eu cours dans cet auditoire avant ? » « As-tu toujours habité à Fribourg ? » « Qu’est-ce qui est différent à Fribourg par rapport à l’endroit où tu habitais avant ? »
  • Le cours que vous suivez ensemble : « Comment tu fais pour gérer toutes les lectures proposées ? » « Est-ce que tu penses que c’est possible d’être prêt pour l’examen du mois de juin ? »
  • Des envies futures : « Un jour, ça me dirait bien de faire une année sabbatique moi aussi, pour voyager un peu ». « Si tu n’étais pas forcé de trouver un travail, à quoi occuperais-tu ton temps ? ». « Quels pays sont sur ta bucket list ? »

À propos de l'auteur

Nathalie Quartenoud