«Gotthard Inside I»par Kecko, 2015 (https://www.flickr.com/photos/kecko/22033626939/

TAPAS

Transformations des appartenances professionnelles et nouvelles affiliations socio-politiques dans l’espace helvétique. Etude au sein de trois groupes professionnels en mutation 

Chercheurs associés : Muriel Surdez, Ivan Sainsaulieu, Francesca Poglia Mileti, Fabrice Plomb, Eric Crettaz, Claudia Dubuis, Eric Zufferey

Le projet de recherche vise à répondre à la question suivante : Les groupes professionnels forment-ils encore, dans la Suisse actuelle, des groupes de référence et des réseaux de sociabilité à partir desquels les orientations politiques se constituent ?

Si l'appartenance au groupe professionnel était par le passé un bon indicateur de l'appartenance à une classe sociale et, en conséquence, de l'orientation politique, en est-il toujours de même suite à la mise en place des nouveaux modes de régulation économique ? Le positionnement dans l'espace social et politique peut-il toujours se rattacher à des caractéristiques propres à un groupe professionnel donné ou des propriétés transversales aux différents groupes professionnels peuvent-elles créer des positions communes pour certains de leurs membres ? La question des trajectoires familiales et professionnelles individuelles n'est pas non plus anodine. Nous pouvons nous demander dans quelle mesure leur dynamique implique des repositionnements dans l'espace social et politique.

Sur un plan théorique, il s'agit d'interroger le constat porté par de nombreux sociologues et politologues concernant la dissolution des appartenances sociales traditionnelles et de l’atomisation des choix individuels. En d'autres termes, les appartenances professionnelles et politiques sont-elles soumises à un processus continu de fragmentation ou des affiliations collectives recomposées peuvent-elles être observées ? Cette question est abordée en mettant l'accent sur la socialisation secondaire au sein du groupe professionnel et sur les réseaux individuels de sociabilité. Bien entendu, il s'agit d'être attentif à l'articulation congruente ou non avec la socialisation primaire et plus particulièrement l'héritage familial. Plus largement nous désirons mettre à jour les ruptures et les continuités au sein des trajectoires individuelles. Ce raisonnement vise, d'une part, à examiner les relations d'appartenance et d'identification et, d'autre part, à identifier les lieux de production des affiliations socio-politiques.

Nous examinons plus concrètement cette problématique à travers trois groupes professionnels plus ou moins établis et soumis à des processus de transformations : les agriculteurs, les ingénieurs et les professionnels en ressources humaines. Nous mobilisons une approche méthodologique diversifiée de type ethnographique et nos analyses se baseront sur un corpus d'entretiens semi-directifs, d'analyse qualitative de réseaux sociaux et d'observations.

Mots-clés

Groupes professionnels ; attitudes politique ; rapports ordinaires au politique ; transformations du travail ; réseaux de sociabilité ; ingénieurs ; directeurs de ressources humaines ; agriculteurs