« Le travail m’a sauvée »
Une proche-aidante anonyme
Elle travaille comme cheffe d’unité à l’université de Fribourg à 75%. Elle vit avec son mari, qui travaille également à l’université. Le couple n’a pas d’enfants. Elle soutient son mari qui est en chaise roulante depuis 30 ans suite à une opération.
Elle raconte qu’elle a eu des difficultés à vivre la situation il y a 30 ans. En plus, leur appartement n’était pas du tout adapté au handicap et l’organisation a été difficile. Après l’opération, son mari a passé 13 mois à l’hôpital. Durant cette époque, elle se sentait épuisée et le recteur d’alors lui a proposé de prendre six semaines de congé. Malgré tout, elle n’a jamais renoncé à son travail. « Le travail m’a sauvée », dit-elle.
Elle a été obligée d’organiser sa vie de manière très pointue. Heureusement, elle a pu et peut toujours compter sur des ami·e·s et sa famille. Normalement, elle part une fois par année en vacances avec une amie pour quelques jours pendant que son mari est en séjour de réadaptation. Cela n’a pas été possible pendant la pandémie. Son mari reçoit aussi de l’aide de la Croix-Rouge et de l’AI qui finance un·e assistant·e pour couvrir des tâches professionnelles (principalement écrire des e-mails et des textes sur l’ordinateur). C’est un grand soulagement pour elle, qui a effectué ces tâches auparavant.
Elle trouve essentiel que les besoins des proches-aidant·e·s gagnent désormais en importance. La notion de «proche-aidante» est assez récente, constate-elle et elle ne s’était jamais reconnue comme telle. Elle souligne que beaucoup de gens ne se rendent pas compte que c’est une charge supplémentaire. Dans ce contexte, elle apprécie que l’État de Fribourg accorde désormais cinq jours de congé pour des proches-aidant·e·s. En revanche, elle ne voit pas ce que l’université pourrait encore faire de plus au point de vue financier et quelle aide concrète elle pourrait mettre en place.